Mittwoch, 7. Mai 2014

Interview avec M. Chaput, propriétaire du camping "La Créole"


Mme. Chaput et son fils Rémy à la réception de leur camping

Transcription de l'interview:

-          M. Chaput, votre camping existe depuis quarante ans, environ, pourquoi vos aïeuls ont-ils décidé de liquider la viticulture et de créer un camping ?

-          Dans les années soixante-dix, donc, que ce soit surtout dans le bassin méditerranéen, il y a eu la crise de la viticulture, où il y a eu une crise et économique, sociologique, où il y a eu beaucoup de manifestations, des morts, ça a été une crise assez violente et il y a eu  beaucoup donc de problèmes de vente de vin et, mon grand-père qui, à l’époque, était donc viticulteur et qui possédait ce terrain, a trouvé, a cherché plutôt des solutions alternatives, pour se renouveler économiquement parce que c’était plus viable, donc, un camping existait déjà, le camping des nations, à côté de ce qui était à l’époque donc les vignes, et on s’est dit, surtout mon père et ma mère ont poussé mon grand-père à créer le camping parce qu’on a vu qu’il y avait de plus en plus de monde, que c’était dans les mœurs des gens d’aller en camping, en tente, en caravane, et donc on l’a créé, on a arraché toutes les vignes, et créé le camping en 1973.


-          Comment faut-il imaginer Marseillan Plage à l’époque des années 70 ?

-          Donc là, eh bien, il n’y avait rien. Il y avait, à part le camping des Nations dont vous avez précédemment parlé et il y avait des moustiques, les marécages et un seul chemin qui amenait les campeurs à ce camping. Il y avait quelques résidences dans le vieux Marseillan Plage, ce qu’on appelle la Place du Marché, il y avait ce que l’on appelle, l’ancienne mairie, plus quelques commerces mais sinon, tout ce qu’on voit autour de nous, les immeubles, ce n’était que vignes, marécages et beaucoup, beaucoup, beaucoup de moustiques.


-          Aujourd’hui on compte près de vingt campings. Et, dans ces années-là, combien y en avait-il ?

-          Donc, le tout premier camping, ça a été le camping des Nations, qui a été créé en 1965, et puis, chaque année, un camping apparaissait ; nous, ça a été en 1973, sinon, dans les années 70, avant qu’on crée le nôtre, il y avait six campings sur Marseillan Plage. Donc, il y avait le camping des Sirènes, qui est tout au bout, le camping Beauregard, qui est notre voisin, le Robinson qui est situé au port de Marseillan Plage, le Pisse Saumes qui était le camping municipal qui, lui, a été créé juste après le camping des Nations, et la Nouvelle Floride.


-          J’ai remarqué que vous teniez à l’écologie sur votre camping, qu’est-ce que vous avez établi, mis en place pour préserver la nature ?

-          Effectivement, l’image du camping, c’est aussi une fenêtre publicitaire pour nous mais aussi pour moi parce que j’y tiens un peu, à une image plus écologique  de mode d’hébergement, contrairement aux grands hôtels bétonnés, on joue un peu là-dessus aussi, en faisant  beaucoup de tri sélectif, c’est malheureusement pas  encore trop dans les mœurs de français, donc on essaie de les éduquer là-dessus, donc après on a pris quelques petites mesures du style le chauffage par condensation qui  permet de nous économiser et du gaz et de l’électricité, et de l’eau ; beaucoup de lampes solaires, ça, c’est très important, et les économies d’eau avec un système qui s’appelle le système « Presto », c’est-à-dire, vous appuyez donc pour faire couler l’eau et ça s’arrête au bout de cinq/dix secondes, ça dépend de si c’est une douche ou un robinet . Et bien sûr, on fait très attention aussi à l’état de nos dunes qui sont protégées par des ganivelles, don ces petites barrières en bois, qui protègent et la plage, qui gardent le sable pour constituer les dunes qui nous protègent du vent et qui bien sûr nous protègent aussi de la montée des eaux.

-          Vous avez environ quatre-vingt-quinze emplacements et une douzaine de bungalows, quels sont vos projets pour l’avenir ?


-          Donc exactement on a dix-huit mobil homes, et cent deux emplacements, eh bien nos projets c’est  de pérenniser l’activité que nous avons, donc et campings et mobil homes, je ne pense pas augmenter la part des mobil homes parce que d’autres campings de plus grands groupes le font très bien, et je tiens aussi à garder cet esprit camping, emplacement nu, il y a encore beaucoup de monde qui cherche et qui désire rester dans ce modèle-là, et ce que je souhaite c’est continuer cette proximité avec les clients, améliorer l’accueil clientèle, et faire des petits, chaque année, des petites améliorations pour inciter les gens à revenir et pour continuer à pérenniser l’activité économique du camping.

-          Quels sont les pays d’origine de votre clientèle ? Quelles nationalités sont à la tête de la liste ?


-          Donc, eh bien, ça dépend de la saison, donc, en hors saison, c’est-à-dire, avril, mai, juin et viennent en septembre, octobre, c’est plus une clientèle étrangère avec, on va dire, les « top », c’est Allemagne et Hollande où là, il y a énormément de monde qui descend et après donc, les suisses et après, eh bien, les français ; Par contre, ça s’inverse en juillet, août où là, c’est les grandes vacances françaises, où c’est bien sûr, bien évidemment la majorité écrasante française et puis quelques allemands, quelques hollandais mais c’est très insignifiant – c’est surtout les français.

-          Dans les années passées, il y avait des problèmes avec le bruit nocturne sur les plages et les feux allumés comme la fumée qui venait directement sur les caravanes et les camping-cars. Est-ce qu’on a trouvé une solution à ce problème ?


-          C’’est vrai que les politiques, sur toutes les stations balnéaires plus ou moins, ont fait beaucoup…le leitmotiv c’était d’arrêter ces nuisances sonores qui empêchaient les gens de dormir et vraiment de « faire » des vacances. Certes, pendant les vacances, c’est la fête mais il faut respecter les gens à côté. Donc, les nuisances sonores au sein de la ville, à partir de minuit, toute musique doit s’arrêter et à partir de deux heures, les commerces doivent fermer ; Ensuite, donc, pour cette histoire de feux sur la plage, eh bien, pareil, en fait,  les feux sont strictement interdits.  D’une part, les gens faisaient brûler tout et n’importe quoi sur la plage, des planches avec des clous, c’était très dangereux.
D’autre part, nous, sur une station balnéaire, en bord de mer, il y a beaucoup de vent et quand les gens faisaient des feux, ça risquait… les cendres risquaient d’aller sur les toiles des caravanes effectivement situées en bord de mer et ça faisait un problème de sécurité et aussi on les a interdits parce que les gens brulaient les ganivelles justement, j’en parlais tout à l’heure, c’est les barrières qui protègent nos dunes, qui protègent la plage et qui protègent aussi nos campings, ça faisait beaucoup de problèmes là-dessus.

-          Les campings et, j’ai l’impression, surtout en France, montent de plus en plus de bungalows. Qu’est-ce que vous pensez de cette évolution ?

-          Bien, cette évolution a été dangereuse pour les petits campings, c’est-à-dire que les gens ont demandé, on s’est aussi adaptés au marché ; c’est un peu aussi notre rôle, donc, ils nous ont demandé de plus en plus ces petits bungalows, mobil hommes, ces chalets. Je pense que c’est très utile pour nous d’en avoir mais, ce qui est dangereux, c’est que ça a attiré les grands groupes, donc, de plus en plus de grands groupes s’imposent, rachètent des campings et montent des campings qu’avec des mobil homes et cassent les prix et ça fait un peu comme sur un modèle des grandes surfaces et des épiceries, c’est-à-dire que petit à petit, ils grignotent notre marché et, jusqu’à terme, si nous on se mettait par exemple que en bungalows, on aurait pas du tout les reins et la force économique nécessaire  pour les contrecarrer donc il faut ces bungalows, c’est certes bien, mais c’est une clientèle qu’on ne cherche pas forcément, c’est une clientèle aisée qui cherche autre chose, qui cherche des vrais clubs de vacances avec des club-enfants etc. Moi, je resterai plus, voilà, un petit peu de bungalows parce que c’est le marché qui le demande, y en a beaucoup qui le demandent mais on restera en emplacements nus pour justement se diversifier de ces grands groupes et non pas lutter sur leur terrain. De toutes façons, c’est leur terrain et nous le nôtre.

-          Est-ce qu’il y aura encore des campings en 2050, et comment se présenteront-ils ?


-          Eh bien ça, c’est la grande question. Déjà, est-ce qu’on ne sera pas sous les eaux ? Avec la montée des eaux, on prévoit une montée des eaux de 50 cm ou d’un mètre ici, donc, je ne sais pas si je serai encore là pour vous en parler mais, ce qui est sûr, c’est que pour l’instant, d’un point de vue économique, et d’un point de vue, je pense, dans les mœurs des gens, qu’ils soient français ou étrangers, les vacances et les vacances justement d’été, en bord de mer, sont très ancrées dans les mœurs et dans l’esprit des gens. Si le camping continue à évoluer, à se professionnaliser comme on le fait en ce moment, il y a beaucoup d’événements et de nouvelles réglementations qui nous professionnalisent et nous cadrent pas mal, le camping existera encore dans les années 2050. Après, est-ce que, la question est, est-ce qu’on sera sous les eaux et est-ce qu’on aura pas été mangés par tous ces grands groupes petit à petit… Voilà, c’est la grande question.

-          Bon, M. Chaput, je vous remercie, je vous souhaite une très bonne continuation pour la saison 2014.



-          Merci, j’espère qu’elle sera bonne.

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