Mittwoch, 11. Juni 2014

Ostréicultures et conchylicultures à l’étang de Thau


Il y a quelques jours je suis parti à bord du bateau « Bleu Marin » à la découverte de la conchyliculture et ostréiculture et de ses parcs de production.

Deux professionnels dans ce métier depuis quatre générations nous ont emmenés au cœur de leur exploitation. Tous deux nous ont très bien expliqué (uniquement en français) les caractéristiques et les secrets de l’élevage des moules et des huîtres de Bouzigues. Il y a 2600 tables d’huîtres dans le bassin, dont chacune mesure 50 sur 12 mètres carrés.

La conchyliculture
L’étang de Thau est le premier bassin ostréicole de la Méditerranée. Ce bassin bénéficie d’une originalité lagunaire : sa profondeur, son taux de salinité, sa température et ses éléments nutritifs développent un milieu vivant, riche et propice à la conchyliculture. La technique employée est unique, c’est une méthode de suspension sur table de culture, qui ne subit pas l’influence des marées. L’huitre est donc perpétuellement en immersion, ce qui lui permet d’être nourrie 24 h sur 24, et sa maturité s’obtient donc avec un an d’avance par rapport aux autres méthodes. Chaque table peut recevoir 1000 cordes sur lesquelles  les naissains d’huîtres provenant des captages naturels peuvent se fixer et croître. Au bout de 12 à 18 mois elles sont extraites de leurs coquilles collectrices (détroquage), les plus grosses sont alors mises en ventes alors que les plus petites sont recollées une à une et mises en suspension dans l’eau pendant une année.
















Le naissain
Le naissain est capté dans le milieu naturel, en particulier en Atlantique ou bien produit dans des écloseries locales (Aquamer à Mèze).




Elevage
Les petites huîtres sont fixées sur des coquilles et collées avec du ciment tout le long d’une corde de 3 à 6 mètres. Après la prise du ciment (24 h), les huîtres sont acheminées dans les parcs pour y être suspendues (mouillage) pendant un an pour atteindre sa taille marchande.

La récolte
Après 18 à 20 mois d’élevage les huîtres ont atteint la taille marchande, elles sont retirées de l’eau pour être ramenées à terre dans les « mas conchylicoles ». Là, elles sont lavées dans des machines et détroquées (séparées les unes des autres) manuellement. Elles sont mises dans des pochons pour être ramenées dans des parcs de retrempage, les plus grosses seront vendues et les petites collées.

Le calibrage
Les pochons sont retirés de l’eau, et les huîtres seront lavées pour être emballées pour la vente sur les marchés et l’expédition.

Production en baisse
Du fait de la mortalité des huîtres liée au virus Herpès, la production de Bouzigues est en chute depuis quelques années. Par rapport à 2007 la production de « nos » ostréiculteurs a diminué progressivement de 50 %. La station « Ifremer »de Sète, appelée aussi « Pôle Mer et Lagunes - Centre de recherche halieutique » est à la recherche des huîtres résistantes contre ce virus mais ça dure !

La mytiliculture

L’élevage des moules en mer ouverte
La mytiliculture en mer sur filière de subsurface est un mode de culture, inspiré de techniques japonaises, est tout à fait original en Europe. Des cordes de jeunes moules appelées aussi « pézoulines », sont mises en élevage en pleine eau sur un support de culture très particulier : une longue ligne ancrée sur des fonds de 20 à 30 mètres et maintenue sous tension à 5 mètres sous la surface par de gros flotteurs. Ces filières sont situées entre 2 et 3 milles nautiques au large des côtes dans ce milieu très riche en plancton, la mytiliculture offre une moule d’un goût très fin, et d’une qualité de remplissage excellente.

La mise en corde
Le naissain est réparti autour du toron dans un filet tubulaire à mailles losangiques, un taquet est inséré dans la corde à intervalles réguliers pour limiter les phénomènes de tassement ou de dégrappage. Cette opération peut être mécanisée grâce à une boudineuse. La longueur des cordes ainsi constitués est comprise entre 5 et 8 mètres. La charge initiale varie entre 1,5 à 4 kg par mètre.

Le mouillage
Les cordes de moules sont immergées en pleine mer pour une durée de 4 à 12 mois selon la taille des moules lors de la mise en corde. La durée du cycle varie en fonction :
·         de la saison de mise en corde
·         de la qualité du naissain
·         de l’importance du captage naturel
·         de la charge initiale en moule par mètre
Une filière peut supporter 500 cordes sur une longueur utile de 250 mètres.
La récolte
La productivité moyenne annuelle d’une filière peut être estimée à 25 tonnes. Des barges spécialement conçues pour ce genre d’élevage, équipées de deux potences inclinables, munies chacune d’un treuil avec un grappin pour positionner la filière le long de la coque du bateau lors des opérations de garnissage et de la récolte. Les cordes sont relevées sur le bateau à l’aide d’un tapis roulant, puis acheminées vers les mas, pour être dégrappées, lavées et calibrées.

Calibrage
La moule obtenue en mer souffre d’un défaut important : elle est peu résistante à l’émersion. Cette particularité limite la commercialisation directe de ce produit. Un retrempage est indispensable pour améliorer sa tenue à l’expédition. Celui-ci s’effectue généralement après le lavage, le tri et le calibrage, les moules peuvent ainsi se remettre du stress dû au passage dans les machines. Le retrempage d’une durée de 24 à 48 h s’effectue le plus souvent dans l’étang de Thau grâce à des pochons suspendus sous les tables, mais la plupart des entreprises équipent leurs établissements avec des bassins alimentés à l’eau de mer refroidie, afin d’éviter la manipulation des pochons dans l’étang.

Traitement final
Un dernier tri est effectué manuellement avant le conditionnement en cagettes ou sacs pour l’expédition. La mise en marché des moules de pleine mer s’effectue au travers de trois circuits de distribution :
·         le circuit de vente en vrac à des mareyeurs locaux ou d’autres producteurs-expéditeurs.
·         Le circuit d’expédition au départ des entreprises de production à destination des grandes et moyennes surfaces, poissonniers ou grossistes.
·         Le circuit de vente direct aux consommateurs.

Vue pittoresque d'un mas conchylicole vers le mont St. Claire (Sète)